jeudi 11 juin 2015

Un bel enterrement (Inauguration du centre de maintenance SNCF)

10 juin 2015 : inauguration du centre de maintenance SNCF à Granville

On se plaint souvent qu'aujourd'hui, on ne respecte plus rien. Ainsi, comme le disait Brassens, les funérailles d'aujourd'hui ne valent pas celles d'antan.
La SNCF, avec l'appui de la région de Basse-Normandie et la municipalité de Granville, a prouvé qu'entre Terre et Mer, on savait conserver les traditions.
Si Guillaume Pepy ne s'était pas déplacé, il avait envoyé un clone pour le représenter, et ni Monsieur le Président de Région, ni Madame la Maire n'ont trouvé à y redire.
Les visages étaient de circonstance et l'on sentait que pour chacun des intervenants, c'était à un proche qu'il réservait les derniers honneurs.
bon, ben c'est pas l'tout, le ruban est coupé, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Le mausolée est grandiose, il faut le dire. Un bel outil pour l'entretien des trains régionaux, montrant ce qu'on peut faire quand on met en valeur le travail des femmes et des hommes de notre pays.

On a respecté le protocole. Le ruban à couper avant d'entrer (enfin, on a fait sortir tout le monde pour faire la photo), puis on a visité le lieu (les commentaires n'ont été disponibles que pour quelques officiels qui semblaient pourtant plus intéressés par les photographes de presse que par la technologie développée).
Puis, dans un coin, en marge du buffet, on a eu droit à trois discours.
La Maire de Granville, malgré ses petits talents d'oratrice, avait un texte bien calé. La ficelle était un peu grosse. Cela rappelait au choix, le « je ne vous trahirai pas » du Président Sarkozy ou le blabla du méchant des westerns dont on sait que s'il parle, c'est qu'il n'a pas l'intention de tirer. La convocation des investissements pour rassurer sur la pérennité de la ligne Paris-Granville ne tient pas ici quand on sait ce qu'il en a été pour notre hôpital.
Puis le responsable de la SNCF nous l'a fait à la Pepy, brossant tout le monde dans le sens du poil, des personnels de l'entreprise au président de région, en passant par les élus de tous étages. De la traction a vapeur, la direction a visiblement gardé la tradition de l'enfumage.
Le must a été atteint par le discours du Président de Région. Un vrai modèle de langue de bois, uniquement dédié au chronomètre qu'il fallait faire durer pour ne rien dire.
Des applaudissements, bien tristes. Les morts sont tous de braves types. Nous n'avons pas entendu les remerciements aux Bas-Normands qui ont financé toute l'opération.
Merci les Bas-Normand-e-s ! Merci nous !
Dormez en paix, braves Granvillais, voyez comme on s'occupe bien de vous, vous n'avez rien a craindre. Votre ligne ferroviaire sera aussi bien traitée que votre hôpital.
Il semblerait qu'un communiqué de presse diffusé par le Front de Gauche Granvillais ait apporté un autre éclairage.
"L’inauguration de l’atelier de maintenance de Granville pourrait paraître pour une bonne nouvelle s’il n’était pas le symbole du désengagement de l’Etat actionnaire de ces lignes SNCF si vitales pour Granville comme pour toutes les communes desservies.
Financé en grande partie par la Région, l’atelier est chargé de la maintenance de nouvelles rames, elles-mêmes achetées par la région pour une ligne Paris-Granville dont la SNCF ne veut plus entretenir les voies…
Comme pour l’hôpital, la mobilisation contre le démantèlement du service public est primordiale car ces services sont vitaux pour Granville et son bassin de vie. Il est malheureux de constater qu’au niveau politique, seul le Front de gauche semble prendre la mesure de la situation. Nous appelons nos élus locaux à ne pas se satisfaire d’un service au rabais, mais de tout faire pour exiger ce qui est nécessaire pour leurs administrés, leur environnement et le bassin d’emplois granvillais.