Assises debout du Sud-Manche
Granville, 12 novembre 2016
Compte rendu intégral des débats
À la reconquête des services publics
Intervenants : Yann Alary, cheminot, syndicaliste ;
Didier Leguelinel, pêcheur, conseiller municipal de Granville, membre du
collectif d’élus pour la défense de l’hôpital public ; Françoise
Podeur-Rayon, directrice d’école maternelle, syndicaliste ; Anne-Marie
Legoubé, secrétaire du comité des usagers pour la défense de l’hôpital public
de proximité.
Animatrice : Jacqueline Martinez
Les transports, l’école, la vie locale, l’hôpital,
notre commun est malmené au quotidien par les politiques libérales et l’austérité.
L’aspect humain, souvent relégué au second plan pour conforter les profits, est
revenu avec force dans le débat. Ce qui s’est esquissé à la tribune a aussitôt
été illustré dans la salle par de nombreux témoignages. Un débat qui met en
évidence les carences organisées des services publics dans notre région, mais
qui évoque aussi des perspectives si on réussit à dépasser le dogme de la
rentabilité.
Anne-Marie Legoubé
Le service public de santé est le premier
centre d’intérêt des Français.
Les déserts médicaux se multiplient et
atteignent les métropoles, le ministère compte sur le regroupement des
hôpitaux.
Le conseil régional de Normandie s’inscrit
dans cette logique de démantèlement du service de santé et de menace sur la
Sécurité sociale.
La fermeture des services de l’hôpital de
Granville et leur déménagement vers Avranches est prévue pour 2017, mais les
travaux n’ont pas commencé.
Il y a un manque de médecins spécialistes,
avec des délais très longs pour obtenir un rendez-vous.
L’action du comité d’usagers à conduit au
rétablissement partiel du service secondaire du SMUR.
Et l’action de tous a permis d’annuler des
fermetures d’écoles d’infirmières.
Soignants, usagers, élus, se mobiliser
ensemble.
Françoise Podeur-Rayon
Le service d’éducation est privatisé
progressivement.
Les personnels qui s’occupent des enfants en
difficulté ont des contrats privés et précaires, d’où un problème de statut,
sans perspective de travail suivi, ni pour les personnels, ni pour les équipes.
Nombreuses suppressions de postes sous les
gouvernements de droite, avec la suppression des réseaux d’aide.
Il y a une externalisation de la prise en
charge (orthophonistes libéraux...), moins d’accueil pour les moins de 3 ans,
qui ne sont pas comptés dans les effectifs.
Les temps périscolaires d’animation (TAP), obligatoires
dans le public, sont pris en charge par les mairies, avec des personnels peu
formés et des disparités territoriales. Certaines mairies n’ont pas les moyens.
La formation initiale et continue, supprimée
par Sarkozy, remise en route par les socialistes, est très inégale sur le
territoire.
Depuis deux ou trois ans, les réunions mêlent
enseignants du public et du privé, au prétexte de gagner du temps. C’est une
atteinte à la laïcité, mais qui a provoqué peu de réaction des enseignants du
public.
Yann Alary
Le service public, c’est l’égalité de
traitement de tous les citoyens sur l’ensemble du territoire.
Or, actuellement, la SNCF applique un tarif
kilométrique en fonction des trajets.
La SNCF, c’est 850 filiales, dont Geodis,
Calberson, Bourgey Montreuil, les plus gros transporteurs routiers européens,
ceux qui accroissent la pollution atmosphérique.
On assiste à une privatisation du service
public, en se servant des cheminots.
L’entretien des voies est confié à des
filiales, sans culture ni formation à la sécurité, ou à des entreprises
privées, comme Colas, du groupe Bouygues.
L’écologie est pourtant une source d’emplois
pour l’avenir.
Et ce qui a permis, en France, de résister à
la crise, ce sont les services publics.
L’argent public doit servir au public.
S’il n’y a plus d’argent dans les caisses, c’est
parce que les actionnaires se remplissent les poches.
En vingt ans, 100 000 emplois ont été
supprimés, provoquant une dégradation des services publics.
Et maintenant, les feuilles tombent sur les
voies du Granville-Paris…, puisque les trains nettoyeurs passent après les
trains de voyageurs.
Les cars Ouibus sont une filiale de la SNCF,
en concurrence avec la desserte ferroviaire.
La question doit être de savoir comment quelqu’un
qui habite à Mortain, par exemple, peut être transporté au plus près d’une gare
de chemin de fer.
Didier Leguelinel
Il a une vision plus globale en tant qu’élu,
et veut avoir une position de principe.
Constitution, égalité, fraternité, c’est ça,
le service public : permettre à ceux qui ont moins peu de moyens d’y
accéder.
Il y a eu un désengagement depuis Chirac
(années 1980).
Parler de rentabilité du service public est
une antinomie, une erreur fondamentale : le service public n’a pas
vocation à être rentable.
Sont supprimés les moins nombreux et les plus
faibles… les autres suivent.
Réaffirmer la volonté que nous avons d’un
service public sans exigence de rentabilité.
Changer de logiciel… de Macron…
Discussion
Guillaume Hédouin (EELV)
On a tendance à parler beaucoup du statut des
salariés, mais n’oublions pas les usagers.
Pour l’énergie, il faut aller vers un système
décentralisé, car un système trop centralisé est peu perméable à l’action des
citoyens.
Développer la SNCF, qui a un gros rôle à jouer
dans l’économie avec un bilan carbone intéressant. Et pourquoi pas vers un
service SNCF gratuit ?
Robert Brégeon (enseignant retraité)
Raconte les conditions épouvantables dans
lesquelles il a été traité pour l’infarctus dont il a été victime il y a
quelques années : de l’attente des pompiers derrières sa porte, aux deux
heures et demie qu’il a passées aux urgences, puis au transport précipité pour
Caen où il n’a pas pu être soigné immédiatement. Les mêmes problèmes ont surgi
quelques années plus tard pour des problèmes urologiques.
« Je voudrais bien que cela n’arrive pas
trop souvent et c’est pour ça que je me bats pour un hôpital de
proximité » conclue-t-il.
Gérard Dieudonné (maire)
Ne pas confondre service public et service AU
public.
Frédérique Sarazin (médecin)
Un service public médical peut être rentable (par
exemple, la cardiologie, avec toutes ses consultations à l’hôpital, était
rentable).
En ce qui concerne l’annulation du SMUR
secondaire, le jugement en référé a été favorable au comité des usagers, mais
on ne connaît pas encore la date de l’audience du jugement en annulation
(déposé fin décembre 2015).
Il y a eu peu de soutien des élus, sauf le
collectif créé par Gérard Dieudonné et Didier Leguelinel, et les médecins
aimeraient connaître ceux qui les soutiennent.
Françoise Podeur-Rayon
Répond à une question : pourquoi est-ce
gênant de convoquer des directeurs d’école du privé et du public
ensemble ?
Nous sommes en concurrence, il ne faut pas
flouter les choses.
L’Éducation nationale est responsable de
donner des instructions au privé, mais ne doit pas instaurer la confusion.
Jean-Paul Labrosse (ancien artisan voilier,
reconverti enseignant)
La rentabilité d’un établissement scolaire se
mesure des années, des décennies plus tard.
Élisabeth Brault (maire)
Injustice par rapport aux temps périscolaires
d’animation, qui ne sont pas obligatoires à l’école privée.
Gérard Dieudonné
S’il y avait des temps périscolaires d’animation
dans le privé, je refuserais de les financer.
Yannick Grivaux (hospitalier, syndicaliste)
Quand on voit les cadeaux faits au
patronat !
Lors de la réforme des budgets dans la santé
(lois Bachelot, Touraine), Touraine comble le trou de la Sécu en réduisant la
masse salariale.
Les groupements hospitaliers de territoire
divisent par dix du nombre de directeurs.
Suppression de la formation sous prétexte qu’il
n’y a pas de travail…
Si on devait rembourser les comptes épargne
temps, ce sont des millions d’heures.
Si on pouvait emprunter à la Banque de France
à un meilleur taux, ce serait plus facile
Francis Le Fichant (ancien coresponsable d’un
centre sportif municipal)
Quand j’ai terminé, on commençait à dire qu’une
municipalité se gérait comme une entreprise.
D’ailleurs, la gestion de la future piscine de
Granville va être confiée au privé.
On devrait parler de clinique lucrative au
lieu de clinique privée !
Et l’école ne doit pas être une succursale de
l’évêché...
Thomas Collardeau (avocat)
L’école ne doit laisser aucun enfant sur le
carreau. Il voudrait interroger Françoise Podeur-rayon sur les nouvelles
méthodes d’apprentissage, car ne peut-on changer les méthodes au lieu d’embaucher ?
Françoise Podeur-Rayon
Attention à ne pas s’engouffrer dans des
pistes trop étroites et trop anciennes.
Il manque une formation continue des
enseignants tout au long de leur carrière, les inscrire dans la recherche.
Il faut définir les besoins fondamentaux des
individus et créer les services publics pour les satisfaire.
Envisager une soirée spéciale éducation ?
Conclusion
Importance des services publics en France, qui
avaient été structurés depuis la Libération.
Et il y a aussi des secteurs rentables, la
preuve par les profits que font certaines chaînes de cliniques privées.
Commençons la transition !
Intervenants : Gérard Dieudonné, maire de
La Lucerne-d’Outremer ; Frédérique Sarazin, médecin ; Guillaume
Hédouin, responsable de la maison du parc des marais du Cotentin, EELV ;
Yves Graal, Manche-Nature.
Animateur : Miloud Mansour
L’eau que nous consommons, le bio et les
circuits courts dans les restaurations collectives, la survie des écosystèmes
du bocage qui nous entoure, tout est lié. Vu par un élu, un médecin, un
responsable politique ou un défenseur de la biodiversité, le constat est très
similaire. Il faut réagir et prendre en main notre environnement, de façon
individuelle et collective, et ne pas le laisser aux mains des administrations
ou des entreprises privées.
Frédérique Sarazin
C’est après avoir vu un hélicoptère pulvériser
des produits phytosanitaires au-dessus de sa tête qu’elle a rejoint le
collectif Alerte danger pesticides. Certains patients habitent près de champs
et de vergers, et cela peut provoquer des pathologies variées.
Avec Manche Nature, ils ont été surpris par la
présence d’un perturbateur endocrinien (molécule qui perturbe les hormones), l’octylphénol,
dans la baie du Mont-Saint-Michel et la baie des Veys, sachant qu’une seule
goutte dans une piscine olympique peut perturber les hormones et que, lorsque
plusieurs perturbateurs sont mélangés, l’action de chacun s’amplifie.
Ce sont les industriels qui ralentissent la
diffusion des connaissances.
Il faudrait prendre une grande mesure de
réduction des pesticides, or, au contraire, actuellement, leur usage s’étend.
Les sénateurs ne sont pas très à l’écoute ;
d’ailleurs, ils ont voté contre l’introduction de l’agriculture biologique dans
les cantines, alors que cela pourrait être fait progressivement.
Pour la qualité de l’eau, les petites
crevettes, qui sont des bio-accumulateurs, pourraient être utilisées comme
marqueurs très économiques. Les bulots et les tourteaux, eux, concentrent les
métaux lourds mais aussi les pesticides.
La solution peut déjà être individuelle :
en mangeant bio, ce qui n’est pas forcément plus cher pour manger plus sain, et
en arrêtant de se laver ! Ne plus utiliser de pétrole, de gel douche, mais
de l’eau !
L’État, au lieu d’abandonner la nature,
devrait financer les associations qui défendent l’environnement.
Gérard Dieudonné
La production d’eau potable a été confiée à
des régies. L’agence de l’eau Seine Normandie — un cinquième de la
France — ne passe de conventions avec les collectivités que si elles ont signé
la charte de non-utilisation des pesticides.
Il est possible de ne pas utiliser de produits
phytosanitaires, mais c’est compliqué. Dans les cimetières, par exemple, on
utilise des désherbants depuis les années 1950.
Des résistances se mettent en place, car il
faut de plus en plus de produits pour obtenir des résultats.
Les collectivités doivent donner l’exemple. Le
département a commencé…
Dans l’agriculture, peut-on envisager le zéro
phyto ? Le bio ? Les agriculteurs sont-ils contre ?
Parmi les polluants classiques que l’on trouve
dans l’eau, ceux qui semblaient le plus dangereux ont été éliminés. Sur le
territoire du Granvillais, il y a moins de problèmes que dans le Sud-Manche…
Des progrès ont été faits, mais il faut rester
attentifs.
On n’est pas obligé de mettre des produits
pour cultiver, mais ce n’est pas dans la culture de l’agriculture actuelle.
Il y a également le problème de la qualité de
l’eau en provenance des rivières.
Pour l’eau potable, il est possible de créer,
au sein d’un gros syndicat mixte de production d’eau potable (SMPGA), une régie
pour regrouper certaines structures autonomes.
Le but est d’essayer de maîtriser la
production, les prix, surtout en milieu rural, où se pose un problème de
distribution (de 11 à 80 abonnés au kilomètre).
Veolia est forcément plus cher puisque c’est
une entreprise qui doit faire des bénéfices.
Guillaume Hédouin
Le bocage normand commence à suivre le modèle
breton, qui gagne le Sud-Manche, avec une agriculture industrielle, paysages
« ouverts », polluants d’origine agricole qui arrivent très vite dans
les eaux, provoquant un « effet cocktail » dû à l’augmentation des
molécules en nombre et en puissance.
Il n’existe pas de bonne étude publique ;
c’est dans le cadre d’études épidémiologiques que les dégâts s’observent,
pendant que les fabricants de produits phytosanitaires gagnent des années et
ont toujours un produit d’avance.
Même si, dans une société idéale, on n’empêche
pas l’effet nitrate, les zones humides actives sont plus efficaces pour la
dégradation de l’azote.
Actuellement, on accélère le transit de l’eau.
Or, la protection de l’eau s’effectue au niveau des 30 à 40 premiers
centimètres du sol, et c’est l’agriculture qui s’en occupe. On peut dire que
notre service public de l’eau commence avec l’agriculteur.
Dans les marais du Cotentin et du Bessin,
beaucoup d’eau potable se situe dans les nappes, alors que, dans le Sud-Manche,
on prend de l’eau de surface, on prend soin de l’eau.
Dans les marais du Cotentin et du Bessin, il
faudrait développer une agriculture qui prenne soin de l’eau.
Ailleurs, on ferme les points de captage et on
met de gros tuyaux.
On a un système concentrationnaire de l’eau,
on augmente la taille du marché et des entreprises, avec la tentation de tout
régler au niveau départemental pour générer du business.
Même les plantes sont victimes de la
mondialisation : des plantes importées des quatre coins du monde, car le
marché est mondialisé, avec leurs maladies (le frêne, par exemple) qui se
disséminent ici.
La population est attachée au bocage, mais les
agriculteurs veulent de grandes surfaces lisses pour cultiver.
Le bocage, ce ne sont pas seulement des haies
pour séparer les champs, mais une source écosystème et d’intégration
économique.
Yves Graal
L’urgence est de se préoccuper du
réchauffement climatique.
Que va-t-il advenir des marais du Cotentin,
des marais de Bréville ?
La biodiversité est en danger : insectes,
oiseaux, papillons, taupes...
Depuis 2015, les arbres (voir à Yquelon…) sont
en train de mourir : hêtres, acacias, peupliers, châtaigniers sont
malades.
Quelques mesures immédiates : découper
les trottoirs et mettre de la terre ; utiliser le bois du bocage pour des
chaudières à bois récupéré dans les collectivités.
Difficile de terminer sur une note optimiste
Discussion
Frédérique Sarazin
La santé des hommes est liée à la santé de la
nature.
Jean-Louis Brault (éleveur de porcs à la
retraite)
Ne pas opposer l’agriculture bio et l’agriculture
raisonnée, car les agriculteurs sont les premiers touchés.
On est tous conscients, surtout les jeunes
agriculteurs. Mais pour ceux qui ont fait des investissements extrêmement
lourds, on ne peut pas changer du jour au lendemain.
Les produits doivent être payés à leur juste
valeur, car des agriculteurs bien rémunérés ont tendance à prendre les bonnes
décisions pour l’environnement.
Il y a des améliorations, il faut du temps,
des moyens, des prix…, favoriser les produits faits en France pour que les
agriculteurs vivent dignement.
Quant aux nitrates, les agriculteurs utilisent
des pièges à nitrates... Il n’y a pas de terres découvertes à l’automne dans le
Sud-Manche.
Gérard Dieudonné
Il n’y a pas d’opposition, mais les
agriculteurs votent pour des représentants syndicaux départementaux qui…
Pierre Hédouin (ancien marin pêcheur)
La solution n’est pas de mettre en cause les
professionnels, mais de les mettre devant leurs responsabilités. Aujourd’hui,
certaines espèces de poissons sont menacées.
Joseline Peyry (enseignante retraitée)
Quand on parle d’écologie, on stigmatise
souvent les agriculteurs. Mais il ne faut pas opposer les uns aux autres. On ne
fera pas du « commun » en soulignant des antagonismes.
Frédérique Sarazin
Il est difficile de changer de pratique, c’est
vrai aussi pour les médecins.
Robert Brégeon
Soulève la question de la destruction des
barrages qui permettent la production d’électricité hydraulique.
Yves Graal: Manche Nature choisit la vie
Frédérique Sarazin : la production de ces
barrages est infime, même EDF veut les abandonner.
Que faire des sédiments pollués
Thomas Collardeau
Pour le bio à l’école.
Problème de l’exonération de la taxe foncière
sur cinq ans. Amendement en cours pour permettre aux maires de choisir la durée
de cette exonération.
Didier Leguelinel
La qualité des eaux de baignade est importante
pour les pêcheurs, car ce sont aussi les eaux de fraie des poissons.
La question est de traiter la qualité des eaux
au lieu de s’en prendre aux marins-pêcheurs.
Pour les barrages, le retraitement va passer à
la trappe… au détriment des poissons de mer ?
Les bulots ne sont pas les premiers porteurs
de métaux lourds.
Il s’agit d’une taille de bulots et de lieux
de pêche
Émilie Guillard (ancienne élue, déléguée d’un
syndicat des Eaux)
Fermeture de point de captage, aucun travail
auprès des agriculteurs.
Refus de prendre en compte le problème des
nitrates en amont de l’agriculture.
Les élus sont prisonniers de leur électorat.
Gérard Dieudonné
Il y a une protection autour du point de captage.
Miloud Mansour
Ce débat a demandé un travail préparatoire de
plusieurs mois.
Aucune réponse de la FNSEA ni du Crédit
agricole.
Il ne s’agit pas de trouver un bouc émissaire,
mais des solutions.
Ce débat n’est pas une grand messe, mais une
confrontation de nos idées pour progresser tous ensemble.
Égalité… fraternité
Intervenants : Chantal Tambour, membre du
Comité Manche des droits des femmes ; Yann Le Pennec, membre des Mots
Bleus et de Port d’Attache ; Thierry Fagart, avocat.
Animateur : Miloud Mansour
Oppression des minorités, difficultés à vivre
avec peu de moyens, droit à la différence.
Les femmes ne sont pas une minorité, elles
constituent la majorité de notre humanité. Pourtant, elles ne sont pratiquement
pas représentées dans les instances dirigeantes, et plus on s’élève dans les
responsabilités, plus leur nombre diminue. Petit clin d’œil en forme d’autocritique,
sur la difficulté à trouver une seconde femme pour animer ce débat
citoyen !
Des constats par les chiffres, des
explications juridiques et techniques, mais aussi des témoignages émouvants.
Dans une France qui se dit le pays des droits
de l’homme, mieux vaut ne pas cumuler les difficultés : être femme
immigrée et handicapée laisse-t-il un espace pour vivre ?
Miloud Mansour
À
un journaliste qui lui demandait, au vu du
titre de ce débat, « et la liberté dans tout ça ? », il répondit qu’il
n’est de liberté bien comprise que lorsqu’on répond aux besoins
fondamentaux d’un être humain…
Chantal Tambour
Il est beaucoup question des droits de l’homme…
et ceux des femmes ?
Quant au joli mot de « fraternité »,
pourquoi ne dit-on pas « sororité » ?
On voit qu’il existe un filtre du langage très
masculin.
Après huit à douze lois sur l’égalité entre
les hommes et les femmes, quels changements?
Il reste le problème des violences faites aux
femmes, sociales, physiques, psychologiques.
Peut-on parler d’égalité quand la terreur
existe derrière les volets clos de la famille ?
C’est la conception même du rôle de la femme
dans notre société qui est en jeu.
Dans le monde, une femme sur trois est victime
de violences.
En France, tous les deux jours et demi, une
femme meurt sous les coups de son compagnon, 223 000 femmes subissent des
violences en France.
Le comité Manche des droits des femmes a
demandé un observatoire des violences faites aux femmes.
Une autre violence est sociale, qui pourrait
être résolue par la parité, car les femmes sont sous-représentées malgré leurs
compétences. La France est seulement à la soixantième place pour l’égalité de
la représentation des femmes dans les instances nationales.
Aux élections municipales et départementales,
quid de la parité ?
La présidence, en général, c’est un homme,
quelle que soit la taille de l’institution.
Les femmes assurent deux fois plus de charges
familiales que les hommes.
Certains partis préfèrent payer les indemnités
plutôt que d’assurer la parité.
Être candidate n’est pas le tout, encore
faut-il être à une place éligible. Et qu’en est-il après l’élection ?
Quelle place pour l’élue ?
En ce qui concerne l’égalité au travail, le
comité a été unanime pour combattre la loi travail.
Compte tenu de la différence de salaire, les
femmes travaillent gratuitement depuis le 8 novembre.
80 % des temps partiels assumés par des
femmes
Rien n’a avancé dans les entreprises pour les
droits des femmes.
La loi travail accroît la flexibilité, donc
les difficultés pour les femmes, surtout dans les petites et très petites
entreprises, où il y a une concentration de femmes.
En cas de mobilité obligatoire, ce sont encore
les femmes qui sont en première ligne.
Et en médecine du travail, pourquoi une
caissière qui déplace quinze tonnes par jour n’est-elle pas reconnue comme
pratiquant un métier à risque ?
À propos du droit à disposer de son corps, l’IVG
est menacée dans certains pays, mais aussi en France, où le député de Saint-Lô
a soutenu son déremboursement.
Pendant ce temps, des maternités sont fermées,
à Coutances ou à Granville, des lits sont supprimés, à Avranches.
La pauvreté qui avance à grand pas, concerne
majoritairement des femmes.
Dans le monde, les femmes accomplissent 66 %
du travail, perçoivent 10 % des revenus, et possèdent 1 % du
patrimoine.
Yann Le Pennec
Les deux associations sont reconnues d’intérêt
général et travaillent avec les immigrés à aider, s’inscrire dans une
intégration, s’éduquer, avoir des papiers, apprendre le français (31
nationalités).
Thierry Fagart
Il s’agit de relever ce qui contrevient aux
lois fondamentales de la nation.
Dans la pratique, cela ne fonctionne pas comme
dans la devise de la République. Il y a détournement de la norme juridique pour
des profits
La loi est-elle l’expression de l’intérêt
général ? Dans les faits, la loi constate un état d’esprit de la société à
un moment de son histoire, avec une évolution dans les rapports de force.
La lutte pour l’IVG est à ce sujet
emblématique, elle a entériné un rapport de force.
Pour la peine de mort, la loi a pu voir le
jour en raison d’une évolution des mentalités.
On peut proclamer la parité – « T’aurais
pas une femme sous la main pour? » –, cela ne transforme pas la société.
La norme ne s’impose que lorsqu’elle
correspond au rapport de force.
La parole libérée utilisée pour détourner la
loi (propos racistes ou négationnistes...) alors que c’est un délit !
Hiatus considérable entre liberté, loi,
fraternité…
Moi, président, je commencerais par interdire
tout ce qui est commentaires ignobles sur les sites des médias…
Discussion
Yann Alary
Certes, les femmes subissent discriminations
et inégalités, mais n’oublions pas les travailleurs handicapés, dont le chômage
est passé de 40 à 65%.
Thomas Collardeau
Salue l’action du maire d’Avranches pour l’accueil
des migrants, alors que Guénhaël Huet a comparé les migrants aux violeurs en
Allemagne.
Miloud Mansour
Le Front de Gauche avait choisi de répondre à
Guénhaël Huet, mais ne suivra pas son calendrier en ne reprenant pas ses
diverses interventions haineuses
Chantal Tambour
Dans la précarité, les plus vulnérables sont
les plus atteints.
40 % des handicapés ont un travail, dont
28 % pour les femmes.
La réforme de l’allocation logement va
précariser encore plus les handicapés.
Jacqueline Martinez
Certes, la loi ne fait pas tout, mais elle est
indispensable.
Il faut aussi agir de façon volontaire, s’obliger
à toujours appliquer la parité. C’est vrai qu’il a été impossible de trouver de
seconde femme pour animer les débats, parce qu’on est habitués à ce que ce soit
les hommes qui parlent, les hommes qui dirigent.
Joseline Peyry
Nous parlons du droit des minorités – les
femmes n'en sont pourtant pas une –, des populations les plus fragiles.
C'est le paroxysme du manque de droits
de beaucoup de gens, ni migrants, ni handicapés, mais
tellement précarisés.
La loi – sauf rare illumination, comme
l'abolition de la peine de mort – est l'émanation de la
pensée dominante.
C'est la loi du plus fort !
Jacques Dubois
Bonne nouvelle : c’est une femme qui
vient d’être élue présidente de la ligue professionnelle de football.
Yves Graal
Aborde l’impact des inégalités sur la santé,
sur la mortalité infantile et sur la criminalité.
La santé est plus en difficulté en raison de
la montée des inégalités que par la baisse du PIB.
Anne-Marie Legoubé
Au comité des usagers de l’hôpital, un seul
homme est membre au bureau.
Annie Oblin
L’imposition de la parité est nécessaire, mais
cela ne suffit pas.
En 1936, il n’était pas prévu de donner le
droit de vote aux femmes.
En 1945, certains pensaient qu’elles allaient
voter à droite…
Pour que les femmes puissent se porter
candidates femmes, il leur faudrait du temps (travail morcelé, travail
domestique non partagé…).
Pour les salaires, quoi de plus dévalorisant
que d’être payé moins pour un même travail.
Il est urgent de faire appliquer la loi, même
dans le public.
Les femmes sont particulièrement pénalisées au
moment de la retraite : avec des salaires plus bas, des carrières plus
courtes, leur retraite est forcément moins élevée que celle des hommes.
Beaucoup de femmes seules vivent sous le seuil
de pauvreté.
Un observatoire des violences faites aux
femmes a été mis en place en Seine-Saint-Denis… Et dans la Manche ?
Chantal Tambour
90 % des crimes relèvent de la violence
conjugale.
Il manque de places pour l’accueil de femmes
victimes de violences.
Pour déposer plainte dans un commissariat, il
faut des preuves, agir dans un délai de 72 heures, et après, on rentre à la
maison où on retrouve l’agresseur.
Yann Alary
On peut décréter, légiférer, il faut une
évolution des mentalités.
Mitidja (artiste)
Elle vit seule avec ses deux enfants, perçoit
le RSA, et a connu la violence d’un homme.
Les femmes sont fortes, pourtant, quelle image
de la pauvreté cela renvoie-t-il ?
Quand une femme a confiance en elle, il est
difficile pour un homme d’accepter, parfois on subit des violences.
72 heures pour réagir, c’est court, il lui a
fallu une semaine pour s’y résoudre ; sa mère était une femme battue, elle
a été une enfant battue.
Quand on rencontre des difficultés, on a peur
des services sociaux. La seule façon d’avancer, c’est de réussir à en parler.
Pour une femme, être artiste, c’est difficile.
Il faut faire chauffer la marmite, accepter un travail précaire pour survivre.
Et puis, l’échec scolaire : quand on est
enfant d’origine maghrébine, on est considéré comme arabe, alors qu’elle ne
connaît rien à la culture musulmane, elle est née en France. Elle s’est
retrouvée dans des classes où personne ne parlait français.
Chantal Tambour
Être femme et handicapée, c’est subir une
double peine.
Thierry Fagart
Dans les commissariats, on n’est pas forcément
intéressé pour respecter la loi, notamment en matière de viol et de violence
conjugale.
Il reste beaucoup de travail pour changer les
mentalités
Pistes d’action économique
Intervenants : Élisabeth Brault, maire de
Saint-Senier-de-Beuvron ; Pierre Hédouin, ancien marin-pêcheur, membre de
l’APPG ; Laurent Brégeon, directeur du pôle espoir et du centre d’entraînement
de haut niveau voile habitable des Côtes d’Armor ; Ludovic Lecrosnier,
producteur de lait bio et de cidre, membre de la Confédération paysanne.
Animateur : Jean-Paul Rousselot.
Sans être une conclusion de la journée, ce
quatrième débat montre à quel point des solutions sont envisageables pour
redynamiser notre région. De l’agriculture biologique ou raisonnée, en passant
par la promotion de la pêche et du cabotage, sans oublier les débouchés que
sont le sport ou le tourisme populaire, la transformation des produits locaux,
les idées ne manquent pas. Il faut sortir de la spirale centralisatrice et des
dogmes de la rentabilité immédiate (pour qui?) et s’appuyer sur les savoir-faire
et les opportunités locales en respectant les populations. Que Bayer ou Monsanto
amplifient leurs profits n’apporte rien aux habitants du Sud-Manche, mais la
multiplication des initiatives locales, véritable gisement d’emplois,
permettrait de redynamiser la région en développant commerces, activités de
proximité et services publics.
Élisabeth Brault
Être maire, femme dans une commune rurale, ce
n’est pas toujours facile.
Dans sa commune, il y avait une maison de
retraite religieuse qui devait fermer ; elle a pu être reprise dans un
cadre associatif.
En 2004-2005, elle a failli fermer pour cause
de normes ; il a fallu se prendre en charge pour que les résidents de la
commune ne partent pas ailleurs malgré des volontés politiques.
Cela a aboutit à la création d’une maison
neuve pour 33 résidents au départ, 50 prévus.
La gestion administrative se fait aussi avec
des fonds publics.
Avec la volonté de ne pas augmenter les
subventions, même si c’est difficile de s’y tenir quand on ne veut pas
augmenter les tarifs, qui sont fixés par l’État.
C’est important pour un village de 350
habitants.
Il y a des inquiétudes liées aux différentes
réformes territoriales, qui créent des problèmes, comme la communauté d’agglomération
qui comprend 140 communes.
Cette maison de retraite a une grande
importance économique locale avec ses 30 salariés.
Ludovic Lecrosnier
L’argent commande la situation du foncier, et
a provoqué la concentration du lait dans les exploitations et dans les régions.
La production s’effectue de manière de plus en
plus intensive, avec une dépendance accrue aux protéines (importées du Brésil,
avec comme conséquence la déforestation). Ce schéma est un échec, car l’industrialisation
de l’agriculture ne produit que 25 % de la nourriture mondiale.
Les normes sanitaires sont bien compliquées,
alors que l’agriculture est peu responsable des maladies occasionnées.
L’industrie s’adapte, et les paysans derrière
aussi.
On ne peut pas dire : « Demain, on
change le système », ce serait comme dire : « Demain, on ferme
la grande distribution. »
Bien sûr, il faut produire plus local, plus
propre, mais il faudra aller chercher des marchés plus loin, sauf à bénéficier
de systèmes comme les AMAP, qui sont une solution.
Les marchés ne sont pas adaptés aux
consommateurs, il faut trouver de nouveaux modes de distribution, recréer des
solidarités.
Les citoyens et les municipalités ont un rôle
à jouer sur le foncier.
On peut disparaître demain sous le coup d’une
nouvelle réglementation (une machine obligatoire et chère, par exemple).
Les abattoirs de proximité permettent de
privilégier les circuits courts.
La Confédération paysanne a une marge d’action
faible, car ce qu’elle défend, c’est le partage, et c’est compliqué pour les
paysans. Difficile de convaincre des gens qui travaillent 72 ou 80 heures par
semaine, avec des taux d’endettement énorme.
Une exploitation représentant trop d’investissement
par rapport à sa rentabilité, notre projet, ce sont les exploitations agricoles
transmissibles.
Il faudrait que chaque pays puisse avoir son
indépendance alimentaire. Tout le monde constate l’échec du système actuel,
mais difficile d’avancer.
Le passage en bio est plus facile aujourd’hui,
la consommation augmentant plus vite que la production.
Il y a des aides à la conversion, mais peu de
soutien après.
Le paysan a sa part de responsabilité, mais il
est pris dans un système et ce n’est pas lui qui fait la loi.
Pierre Hédouin
Le port de Granville constitue l’un des principaux éléments
de l’économie de Granville Terre & Mer. C’est une plate-forme logistique
multimodale de première importance qui traite par an environ 15 millions d’euros
de produits de la pêche et 100 000 passagers embarqués ou débarqués.
Quand au port de commerce (cabotage), il
génère 1 emploi équivalent temps-plein pour 1 000 tonnes importées ou
exportées.
Or voilà que la municipalité veut mettre en
place un plan local d’urbanisme (PLU) qui demande au port de « s’adapter
à ce PLU » et non l’inverse !
C’est purement et simplement prendre les choses à l’envers !
Laurent Brégeon
Trois quarts des Français déclarent avoir une
pratique sportive, qui a bien évolué, avec des pratiques hybrides :
longe-côte, paddle, surf...
Les entreprises s’implantent dans des lieux où
les gens peuvent pratiquer leurs loisirs ; le cheval dans le Sud-Manche,
par exemple.
L’organisation de ce marché pourrait passer
par un plan de développement de chacun des sports, avec quatre axes :
santé, performance, social, économique.
Il s’agit de construire un projet avec les
dirigeants, et d’en suivre l’évolution, en surmontant la difficulté de l’évaluation
et de la remise en question.
On peut penser au sport d’entreprise (salles
de sport privées…). En Bretagne, 710 prestataires sur 630 sites, 1 714 offres différentes
pour un million de clients, 144 millions d’euros de chiffre d’affaires,
équivalent de 2000 temps pleins.
Pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas dans
le Sud-Manche ? Peut-être parce que chacun travaille dans son coin.
Développer le sport et la partie économique
qui va avec.
Discussion
Frédérique Sarazin
Il y a un groupe Facebook pour les pratiquants
de planche à voile, kite, windsurf, paddle, de Carolles à Coutances. C’est
dommage qu’il n’y ait pas un espace dédié à ces sports nautiques au CRNG. Un
endroit où on puisse louer des paddles, des planches, etc.. Le club de kayak a
un espace là-bas, mais il n’est pas possible de louer des paddles facilement
car les horaires et lieux de location sont compliqués et pas disponibles aux
touristes. Il faudrait une action des collectivités pour populariser l’activité,
faciliter la pratique de ces sports pour les touristes.
Laurent Brégeon
On peut prévoir des structures (piscine, école
de voile), mais pour quel emploi ? Et pour combien de temps ? Quelle
localisation ?
Arlette
Elle rappelle quelques marchés de producteurs
bio ou locaux à Granville et alentours : au cours Jonville le mardi
soir ; à la ferme du Bois Landelle ; le jeudi matin à Carolles.
Lolita Chartrain
Dans le Mortainais, la Poste s’est associée à
Carrefour pour la distribution alimentaire, sauf le frais.
Beaucoup d’efforts sont faits par tout le
monde, mais c’est parfois plus simple d’aller au supermarché
Louis Tanguy
Comment un agriculteur qui fait du lait
conventionnel décide d’arrêter pour se mettre au bœuf ?
Pourtant, c’est peut-être une hérésie de se
lancer sur un marché qui va se déréguler.
Ludovic Lecrosnier
Tout est à inventer pour la distribution. On n’a
pas encore réussi à modéliser des schémas efficaces.
On est asservi à l’industrie, mais il faut
trouver un modèle viable pour le paysan.
Viande bovine, on le dénonce. Souvent, les
agriculteurs se tournent vers la culture et font l’appoint en bovins.
Les circuits courts permettent aux
consommateurs des prix moins élevés.
Anne-Marie Legoubé
Il nous manque des ateliers de transformation
des produits agricoles et de la mer.
Pierre Hédouin
On avait ici une économie coloniale. Granville
est le cinquième port en tonnage pour la pêche, mais il n’y a qu’une seule
entreprise de transformation.
Il n’y a pas de politique définie en ce
domaine.
Carentan en a cinq, car la municipalité a une
politique.
Le terminal frigorifique était prévu pour le
cabotage, mais il a été construit l’année même de la cessation des activités
européennes, il travaille maintenant avec les activités de la mer.
Robert Brégeon
Il évoque la fonction sociale du sport, et
comment le sport peut apprendre aux jeunes les règles de vie en société.
Le sport peut-être vu comme un ascenseur
social.
Laurent Brégeon
Le foot est un bon ascenseur social.
Émilie Guillard
Dans le Mortainais, un espace numérique se met
en place ; il y a un éco-parc.
Malgré le Sénat, des volontés politiques
existent pour développer les liens entre agriculture et circuits courts.
Relocalisons, volontairement, l’approvisionnement
collectif, dans l’éducation, l’emploi.
Ludovic Lecrosnier
Pour la restauration collective, il est
difficile de répondre durablement à une centrale de cuisine.
Pour les circuits courts, il faut mettre en
place des structures.
Aux abattoirs de Saint-Hilaire-du-Harcouët, la
moitié de l’activité se fait pour des circuits courts.
Mais la profession est frileuse pour s’investir
dans la transformation.
Gérard Lecann
Les abattoirs de Sainte-Cécile, à côté de
Villedieu, ont été en difficulté. Mais c’est parce qu’ils avaient perdu des
marchés en Russie ! Que défend-on là ?
Pareil pour la laiterie qui fabrique le
camembert Président : il aimerait bien être solidaire, mais il n’achète
pas du camembert Président !
Yannick Grivaux
Et l’aérodrome ?
Thomas Collardeau
Il faudrait redemander la présence d’une
douane.
Frédérique Sarazin
Les coopératives sont une mise en commun, mais
elles ont un peu échappé aux agriculteurs.
Dans les cantines scolaires, la difficulté est
également liée à l’absence de zones et de personnels dédiés à l’épluchage des
légumes… Pourquoi ne pas créer une éplucherie ?
Robert Brégeon
Plusieurs entreprises qui marchent bien dans
le Sud-Manche, comme Acome (Association coopérative d’ouvriers en matériel
électrique).
Jean-Paul Rousselot
Petit bémol sur la notion de coopérative dont
certaines se comportent comme des entreprises, y compris Acome.
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