mardi 1 décembre 2015

Assises debout - Compte rendu intégral


 


Assises debout du Sud-Manche

Granville, 12 novembre 2016

Compte rendu intégral des débats





 

À la reconquête des services publics




Intervenants : Yann Alary, cheminot, syndicaliste ; Didier Leguelinel, pêcheur, conseiller municipal de Granville, membre du collectif d’élus pour la défense de l’hôpital public ; Françoise Podeur-Rayon, directrice d’école maternelle, syndicaliste ; Anne-Marie Legoubé, secrétaire du comité des usagers pour la défense de l’hôpital public de proximité.

Animatrice : Jacqueline Martinez



Les transports, l’école, la vie locale, l’hôpital, notre commun est malmené au quotidien par les politiques libérales et l’austérité. L’aspect humain, souvent relégué au second plan pour conforter les profits, est revenu avec force dans le débat. Ce qui s’est esquissé à la tribune a aussitôt été illustré dans la salle par de nombreux témoignages. Un débat qui met en évidence les carences organisées des services publics dans notre région, mais qui évoque aussi des perspectives si on réussit à dépasser le dogme de la rentabilité.



Anne-Marie Legoubé

Le service public de santé est le premier centre d’intérêt des Français.

Les déserts médicaux se multiplient et atteignent les métropoles, le ministère compte sur le regroupement des hôpitaux.

Le conseil régional de Normandie s’inscrit dans cette logique de démantèlement du service de santé et de menace sur la Sécurité sociale.

La fermeture des services de l’hôpital de Granville et leur déménagement vers Avranches est prévue pour 2017, mais les travaux n’ont pas commencé.

Il y a un manque de médecins spécialistes, avec des délais très longs pour obtenir un rendez-vous.

L’action du comité d’usagers à conduit au rétablissement partiel du service secondaire du SMUR.

Et l’action de tous a permis d’annuler des fermetures d’écoles d’infirmières.

Soignants, usagers, élus, se mobiliser ensemble.



Françoise Podeur-Rayon

Le service d’éducation est privatisé progressivement.

Les personnels qui s’occupent des enfants en difficulté ont des contrats privés et précaires, d’où un problème de statut, sans perspective de travail suivi, ni pour les personnels, ni pour les équipes.

Nombreuses suppressions de postes sous les gouvernements de droite, avec la suppression des réseaux d’aide.

Il y a une externalisation de la prise en charge (orthophonistes libéraux...), moins d’accueil pour les moins de 3 ans, qui ne sont pas comptés dans les effectifs.

Les temps périscolaires d’animation (TAP), obligatoires dans le public, sont pris en charge par les mairies, avec des personnels peu formés et des disparités territoriales. Certaines mairies n’ont pas les moyens.

La formation initiale et continue, supprimée par Sarkozy, remise en route par les socialistes, est très inégale sur le territoire.

Depuis deux ou trois ans, les réunions mêlent enseignants du public et du privé, au prétexte de gagner du temps. C’est une atteinte à la laïcité, mais qui a provoqué peu de réaction des enseignants du public.



Yann Alary

Le service public, c’est l’égalité de traitement de tous les citoyens sur l’ensemble du territoire.

Or, actuellement, la SNCF applique un tarif kilométrique en fonction des trajets.

La SNCF, c’est 850 filiales, dont Geodis, Calberson, Bourgey Montreuil, les plus gros transporteurs routiers européens, ceux qui accroissent la pollution atmosphérique.

On assiste à une privatisation du service public, en se servant des cheminots.

L’entretien des voies est confié à des filiales, sans culture ni formation à la sécurité, ou à des entreprises privées, comme Colas, du groupe Bouygues.

L’écologie est pourtant une source d’emplois pour l’avenir.

Et ce qui a permis, en France, de résister à la crise, ce sont les services publics.

L’argent public doit servir au public.

S’il n’y a plus d’argent dans les caisses, c’est parce que les actionnaires se remplissent les poches.

En vingt ans, 100 000 emplois ont été supprimés, provoquant une dégradation des services publics.

Et maintenant, les feuilles tombent sur les voies du Granville-Paris…, puisque les trains nettoyeurs passent après les trains de voyageurs.

Les cars Ouibus sont une filiale de la SNCF, en concurrence avec la desserte ferroviaire.

La question doit être de savoir comment quelqu’un qui habite à Mortain, par exemple, peut être transporté au plus près d’une gare de chemin de fer.



Didier Leguelinel

Il a une vision plus globale en tant qu’élu, et veut avoir une position de principe.

Constitution, égalité, fraternité, c’est ça, le service public : permettre à ceux qui ont moins peu de moyens d’y accéder.

Il y a eu un désengagement depuis Chirac (années 1980).

Parler de rentabilité du service public est une antinomie, une erreur fondamentale : le service public n’a pas vocation à être rentable.

Sont supprimés les moins nombreux et les plus faibles… les autres suivent.

Réaffirmer la volonté que nous avons d’un service public sans exigence de rentabilité.

Changer de logiciel… de Macron…



Discussion




Guillaume Hédouin (EELV)

On a tendance à parler beaucoup du statut des salariés, mais n’oublions pas les usagers.

Pour l’énergie, il faut aller vers un système décentralisé, car un système trop centralisé est peu perméable à l’action des citoyens.

Développer la SNCF, qui a un gros rôle à jouer dans l’économie avec un bilan carbone intéressant. Et pourquoi pas vers un service SNCF gratuit ?



Robert Brégeon (enseignant retraité)

Raconte les conditions épouvantables dans lesquelles il a été traité pour l’infarctus dont il a été victime il y a quelques années : de l’attente des pompiers derrières sa porte, aux deux heures et demie qu’il a passées aux urgences, puis au transport précipité pour Caen où il n’a pas pu être soigné immédiatement. Les mêmes problèmes ont surgi quelques années plus tard pour des problèmes urologiques.

« Je voudrais bien que cela n’arrive pas trop souvent et c’est pour ça que je me bats pour un hôpital de proximité » conclue-t-il.



Gérard Dieudonné (maire)

Ne pas confondre service public et service AU public.



Frédérique Sarazin (médecin)

Un service public médical peut être rentable (par exemple, la cardiologie, avec toutes ses consultations à l’hôpital, était rentable).

En ce qui concerne l’annulation du SMUR secondaire, le jugement en référé a été favorable au comité des usagers, mais on ne connaît pas encore la date de l’audience du jugement en annulation (déposé fin décembre 2015).

Il y a eu peu de soutien des élus, sauf le collectif créé par Gérard Dieudonné et Didier Leguelinel, et les médecins aimeraient connaître ceux qui les soutiennent.



Françoise Podeur-Rayon

Répond à une question : pourquoi est-ce gênant de convoquer des directeurs d’école du privé et du public ensemble ?

Nous sommes en concurrence, il ne faut pas flouter les choses.

L’Éducation nationale est responsable de donner des instructions au privé, mais ne doit pas instaurer la confusion.



Jean-Paul Labrosse (ancien artisan voilier, reconverti enseignant)

La rentabilité d’un établissement scolaire se mesure des années, des décennies plus tard.



Élisabeth Brault (maire)

Injustice par rapport aux temps périscolaires d’animation, qui ne sont pas obligatoires à l’école privée.



Gérard Dieudonné

S’il y avait des temps périscolaires d’animation dans le privé, je refuserais de les financer.



Yannick Grivaux (hospitalier, syndicaliste)

Quand on voit les cadeaux faits au patronat !

Lors de la réforme des budgets dans la santé (lois Bachelot, Touraine), Touraine comble le trou de la Sécu en réduisant la masse salariale.

Les groupements hospitaliers de territoire divisent par dix du nombre de directeurs.

Suppression de la formation sous prétexte qu’il n’y a pas de travail…

Si on devait rembourser les comptes épargne temps, ce sont des millions d’heures.

Si on pouvait emprunter à la Banque de France à un meilleur taux, ce serait plus facile



Francis Le Fichant (ancien coresponsable d’un centre sportif municipal)

Quand j’ai terminé, on commençait à dire qu’une municipalité se gérait comme une entreprise.

D’ailleurs, la gestion de la future piscine de Granville va être confiée au privé.

On devrait parler de clinique lucrative au lieu de clinique privée !

Et l’école ne doit pas être une succursale de l’évêché...



Thomas Collardeau (avocat)

L’école ne doit laisser aucun enfant sur le carreau. Il voudrait interroger Françoise Podeur-rayon sur les nouvelles méthodes d’apprentissage, car ne peut-on changer les méthodes au lieu d’embaucher ?



Françoise Podeur-Rayon

Attention à ne pas s’engouffrer dans des pistes trop étroites et trop anciennes.

Il manque une formation continue des enseignants tout au long de leur carrière, les inscrire dans la recherche.

Il faut définir les besoins fondamentaux des individus et créer les services publics pour les satisfaire.

Envisager une soirée spéciale éducation ?



Conclusion

Importance des services publics en France, qui avaient été structurés depuis la Libération.

Et il y a aussi des secteurs rentables, la preuve par les profits que font certaines chaînes de cliniques privées.





Commençons la transition !


Intervenants : Gérard Dieudonné, maire de La Lucerne-d’Outremer ; Frédérique Sarazin, médecin ; Guillaume Hédouin, responsable de la maison du parc des marais du Cotentin, EELV ; Yves Graal, Manche-Nature.

Animateur : Miloud Mansour 


L’eau que nous consommons, le bio et les circuits courts dans les restaurations collectives, la survie des écosystèmes du bocage qui nous entoure, tout est lié. Vu par un élu, un médecin, un responsable politique ou un défenseur de la biodiversité, le constat est très similaire. Il faut réagir et prendre en main notre environnement, de façon individuelle et collective, et ne pas le laisser aux mains des administrations ou des entreprises privées.



Frédérique Sarazin

C’est après avoir vu un hélicoptère pulvériser des produits phytosanitaires au-dessus de sa tête qu’elle a rejoint le collectif Alerte danger pesticides. Certains patients habitent près de champs et de vergers, et cela peut provoquer des pathologies variées.

Avec Manche Nature, ils ont été surpris par la présence d’un perturbateur endocrinien (molécule qui perturbe les hormones), l’octylphénol, dans la baie du Mont-Saint-Michel et la baie des Veys, sachant qu’une seule goutte dans une piscine olympique peut perturber les hormones et que, lorsque plusieurs perturbateurs sont mélangés, l’action de chacun s’amplifie.

Ce sont les industriels qui ralentissent la diffusion des connaissances.

Il faudrait prendre une grande mesure de réduction des pesticides, or, au contraire, actuellement, leur usage s’étend.

Les sénateurs ne sont pas très à l’écoute ; d’ailleurs, ils ont voté contre l’introduction de l’agriculture biologique dans les cantines, alors que cela pourrait être fait progressivement.

Pour la qualité de l’eau, les petites crevettes, qui sont des bio-accumulateurs, pourraient être utilisées comme marqueurs très économiques. Les bulots et les tourteaux, eux, concentrent les métaux lourds mais aussi les pesticides.

La solution peut déjà être individuelle : en mangeant bio, ce qui n’est pas forcément plus cher pour manger plus sain, et en arrêtant de se laver ! Ne plus utiliser de pétrole, de gel douche, mais de l’eau !

L’État, au lieu d’abandonner la nature, devrait financer les associations qui défendent l’environnement.



Gérard Dieudonné

La production d’eau potable a été confiée à des régies. L’agence de l’eau Seine Normandie un cinquième de la France ne passe de conventions avec les collectivités que si elles ont signé la charte de non-utilisation des pesticides.

Il est possible de ne pas utiliser de produits phytosanitaires, mais c’est compliqué. Dans les cimetières, par exemple, on utilise des désherbants depuis les années 1950.

Des résistances se mettent en place, car il faut de plus en plus de produits pour obtenir des résultats.

Les collectivités doivent donner l’exemple. Le département a commencé…

Dans l’agriculture, peut-on envisager le zéro phyto ? Le bio ? Les agriculteurs sont-ils contre ?

Parmi les polluants classiques que l’on trouve dans l’eau, ceux qui semblaient le plus dangereux ont été éliminés. Sur le territoire du Granvillais, il y a moins de problèmes que dans le Sud-Manche…

Des progrès ont été faits, mais il faut rester attentifs.

On n’est pas obligé de mettre des produits pour cultiver, mais ce n’est pas dans la culture de l’agriculture actuelle.

Il y a également le problème de la qualité de l’eau en provenance des rivières.

Pour l’eau potable, il est possible de créer, au sein d’un gros syndicat mixte de production d’eau potable (SMPGA), une régie pour regrouper certaines structures autonomes.

Le but est d’essayer de maîtriser la production, les prix, surtout en milieu rural, où se pose un problème de distribution (de 11 à 80 abonnés au kilomètre).

Veolia est forcément plus cher puisque c’est une entreprise qui doit faire des bénéfices.



Guillaume Hédouin

Le bocage normand commence à suivre le modèle breton, qui gagne le Sud-Manche, avec une agriculture industrielle, paysages « ouverts », polluants d’origine agricole qui arrivent très vite dans les eaux, provoquant un « effet cocktail » dû à l’augmentation des molécules en nombre et en puissance.

Il n’existe pas de bonne étude publique ; c’est dans le cadre d’études épidémiologiques que les dégâts s’observent, pendant que les fabricants de produits phytosanitaires gagnent des années et ont toujours un produit d’avance.

Même si, dans une société idéale, on n’empêche pas l’effet nitrate, les zones humides actives sont plus efficaces pour la dégradation de l’azote.

Actuellement, on accélère le transit de l’eau. Or, la protection de l’eau s’effectue au niveau des 30 à 40 premiers centimètres du sol, et c’est l’agriculture qui s’en occupe. On peut dire que notre service public de l’eau commence avec l’agriculteur.

Dans les marais du Cotentin et du Bessin, beaucoup d’eau potable se situe dans les nappes, alors que, dans le Sud-Manche, on prend de l’eau de surface, on prend soin de l’eau.

Dans les marais du Cotentin et du Bessin, il faudrait développer une agriculture qui prenne soin de l’eau.

Ailleurs, on ferme les points de captage et on met de gros tuyaux.

On a un système concentrationnaire de l’eau, on augmente la taille du marché et des entreprises, avec la tentation de tout régler au niveau départemental pour générer du business.

Même les plantes sont victimes de la mondialisation : des plantes importées des quatre coins du monde, car le marché est mondialisé, avec leurs maladies (le frêne, par exemple) qui se disséminent ici.

La population est attachée au bocage, mais les agriculteurs veulent de grandes surfaces lisses pour cultiver.

Le bocage, ce ne sont pas seulement des haies pour séparer les champs, mais une source écosystème et d’intégration économique.





Yves Graal

L’urgence est de se préoccuper du réchauffement climatique.

Que va-t-il advenir des marais du Cotentin, des marais de Bréville ?

La biodiversité est en danger : insectes, oiseaux, papillons, taupes...

Depuis 2015, les arbres (voir à Yquelon…) sont en train de mourir : hêtres, acacias, peupliers, châtaigniers sont malades.

Quelques mesures immédiates : découper les trottoirs et mettre de la terre ; utiliser le bois du bocage pour des chaudières à bois récupéré dans les collectivités.

Difficile de terminer sur une note optimiste



Discussion




Frédérique Sarazin

La santé des hommes est liée à la santé de la nature.



Jean-Louis Brault (éleveur de porcs à la retraite)

Ne pas opposer l’agriculture bio et l’agriculture raisonnée, car les agriculteurs sont les premiers touchés.

On est tous conscients, surtout les jeunes agriculteurs. Mais pour ceux qui ont fait des investissements extrêmement lourds, on ne peut pas changer du jour au lendemain.

Les produits doivent être payés à leur juste valeur, car des agriculteurs bien rémunérés ont tendance à prendre les bonnes décisions pour l’environnement.

Il y a des améliorations, il faut du temps, des moyens, des prix…, favoriser les produits faits en France pour que les agriculteurs vivent dignement.

Quant aux nitrates, les agriculteurs utilisent des pièges à nitrates... Il n’y a pas de terres découvertes à l’automne dans le Sud-Manche.



Gérard Dieudonné

Il n’y a pas d’opposition, mais les agriculteurs votent pour des représentants syndicaux départementaux qui…



Pierre Hédouin (ancien marin pêcheur)

La solution n’est pas de mettre en cause les professionnels, mais de les mettre devant leurs responsabilités. Aujourd’hui, certaines espèces de poissons sont menacées.



Joseline Peyry (enseignante retraitée)

Quand on parle d’écologie, on stigmatise souvent les agriculteurs. Mais il ne faut pas opposer les uns aux autres. On ne fera pas du « commun » en soulignant des antagonismes.



Frédérique Sarazin

Il est difficile de changer de pratique, c’est vrai aussi pour les médecins.



Robert Brégeon

Soulève la question de la destruction des barrages qui permettent la production d’électricité hydraulique.

Yves Graal: Manche Nature choisit la vie

Frédérique Sarazin : la production de ces barrages est infime, même EDF veut les abandonner.

Que faire des sédiments pollués



Thomas Collardeau

Pour le bio à l’école.

Problème de l’exonération de la taxe foncière sur cinq ans. Amendement en cours pour permettre aux maires de choisir la durée de cette exonération.



Didier Leguelinel

La qualité des eaux de baignade est importante pour les pêcheurs, car ce sont aussi les eaux de fraie des poissons.

La question est de traiter la qualité des eaux au lieu de s’en prendre aux marins-pêcheurs.

Pour les barrages, le retraitement va passer à la trappe… au détriment des poissons de mer ?

Les bulots ne sont pas les premiers porteurs de métaux lourds.

Il s’agit d’une taille de bulots et de lieux de pêche



Émilie Guillard (ancienne élue, déléguée d’un syndicat des Eaux)

Fermeture de point de captage, aucun travail auprès des agriculteurs.

Refus de prendre en compte le problème des nitrates en amont de l’agriculture.

Les élus sont prisonniers de leur électorat.



Gérard Dieudonné

Il y a une protection autour du point de captage.



Miloud Mansour

Ce débat a demandé un travail préparatoire de plusieurs mois.

Aucune réponse de la FNSEA ni du Crédit agricole.

Il ne s’agit pas de trouver un bouc émissaire, mais des solutions.

Ce débat n’est pas une grand messe, mais une confrontation de nos idées pour progresser tous ensemble.





Égalité… fraternité



Intervenants : Chantal Tambour, membre du Comité Manche des droits des femmes ; Yann Le Pennec, membre des Mots Bleus et de Port d’Attache ; Thierry Fagart, avocat.

Animateur : Miloud Mansour


Oppression des minorités, difficultés à vivre avec peu de moyens, droit à la différence.

Les femmes ne sont pas une minorité, elles constituent la majorité de notre humanité. Pourtant, elles ne sont pratiquement pas représentées dans les instances dirigeantes, et plus on s’élève dans les responsabilités, plus leur nombre diminue. Petit clin d’œil en forme d’autocritique, sur la difficulté à trouver une seconde femme pour animer ce débat citoyen !

Des constats par les chiffres, des explications juridiques et techniques, mais aussi des témoignages émouvants.

Dans une France qui se dit le pays des droits de l’homme, mieux vaut ne pas cumuler les difficultés : être femme immigrée et handicapée laisse-t-il un espace pour vivre ?



Miloud Mansour

À un journaliste qui lui demandait, au vu du titre de ce débat, « et la liberté dans tout ça ? », il répondit qu’il n’est de liberté bien comprise que lorsqu’on répond aux besoins fondamentaux d’un être humain…



Chantal Tambour

Il est beaucoup question des droits de l’homme… et ceux des femmes ?

Quant au joli mot de « fraternité », pourquoi ne dit-on pas « sororité » ?

On voit qu’il existe un filtre du langage très masculin.

Après huit à douze lois sur l’égalité entre les hommes et les femmes, quels changements?

Il reste le problème des violences faites aux femmes, sociales, physiques, psychologiques.

Peut-on parler d’égalité quand la terreur existe derrière les volets clos de la famille ?

C’est la conception même du rôle de la femme dans notre société qui est en jeu.

Dans le monde, une femme sur trois est victime de violences.

En France, tous les deux jours et demi, une femme meurt sous les coups de son compagnon, 223 000 femmes subissent des violences en France.

Le comité Manche des droits des femmes a demandé un observatoire des violences faites aux femmes.

Une autre violence est sociale, qui pourrait être résolue par la parité, car les femmes sont sous-représentées malgré leurs compétences. La France est seulement à la soixantième place pour l’égalité de la représentation des femmes dans les instances nationales.

Aux élections municipales et départementales, quid de la parité ?

La présidence, en général, c’est un homme, quelle que soit la taille de l’institution.

Les femmes assurent deux fois plus de charges familiales que les hommes.

Certains partis préfèrent payer les indemnités plutôt que d’assurer la parité.

Être candidate n’est pas le tout, encore faut-il être à une place éligible. Et qu’en est-il après l’élection ? Quelle place pour l’élue ?

En ce qui concerne l’égalité au travail, le comité a été unanime pour combattre la loi travail.

Compte tenu de la différence de salaire, les femmes travaillent gratuitement depuis le 8 novembre.

80 % des temps partiels assumés par des femmes

Rien n’a avancé dans les entreprises pour les droits des femmes.

La loi travail accroît la flexibilité, donc les difficultés pour les femmes, surtout dans les petites et très petites entreprises, où il y a une concentration de femmes.

En cas de mobilité obligatoire, ce sont encore les femmes qui sont en première ligne.

Et en médecine du travail, pourquoi une caissière qui déplace quinze tonnes par jour n’est-elle pas reconnue comme pratiquant un métier à risque ?

À propos du droit à disposer de son corps, l’IVG est menacée dans certains pays, mais aussi en France, où le député de Saint-Lô a soutenu son déremboursement.

Pendant ce temps, des maternités sont fermées, à Coutances ou à Granville, des lits sont supprimés, à Avranches.

La pauvreté qui avance à grand pas, concerne majoritairement des femmes.

Dans le monde, les femmes accomplissent 66 % du travail, perçoivent 10 % des revenus, et possèdent 1 % du patrimoine.



Yann Le Pennec

Les deux associations sont reconnues d’intérêt général et travaillent avec les immigrés à aider, s’inscrire dans une intégration, s’éduquer, avoir des papiers, apprendre le français (31 nationalités).



Thierry Fagart

Il s’agit de relever ce qui contrevient aux lois fondamentales de la nation.

Dans la pratique, cela ne fonctionne pas comme dans la devise de la République. Il y a détournement de la norme juridique pour des profits

La loi est-elle l’expression de l’intérêt général ? Dans les faits, la loi constate un état d’esprit de la société à un moment de son histoire, avec une évolution dans les rapports de force.

La lutte pour l’IVG est à ce sujet emblématique, elle a entériné un rapport de force.

Pour la peine de mort, la loi a pu voir le jour en raison d’une évolution des mentalités.

On peut proclamer la parité – « T’aurais pas une femme sous la main pour? » –, cela ne transforme pas la société.

La norme ne s’impose que lorsqu’elle correspond au rapport de force.

La parole libérée utilisée pour détourner la loi (propos racistes ou négationnistes...) alors que c’est un délit !

Hiatus considérable entre liberté, loi, fraternité…

Moi, président, je commencerais par interdire tout ce qui est commentaires ignobles sur les sites des médias…



Discussion




Yann Alary

Certes, les femmes subissent discriminations et inégalités, mais n’oublions pas les travailleurs handicapés, dont le chômage est passé de 40 à 65%.



Thomas Collardeau

Salue l’action du maire d’Avranches pour l’accueil des migrants, alors que Guénhaël Huet a comparé les migrants aux violeurs en Allemagne.



Miloud Mansour

Le Front de Gauche avait choisi de répondre à Guénhaël Huet, mais ne suivra pas son calendrier en ne reprenant pas ses diverses interventions haineuses



Chantal Tambour

Dans la précarité, les plus vulnérables sont les plus atteints.

40 % des handicapés ont un travail, dont 28 % pour les femmes.

La réforme de l’allocation logement va précariser encore plus les handicapés.



Jacqueline Martinez

Certes, la loi ne fait pas tout, mais elle est indispensable.

Il faut aussi agir de façon volontaire, s’obliger à toujours appliquer la parité. C’est vrai qu’il a été impossible de trouver de seconde femme pour animer les débats, parce qu’on est habitués à ce que ce soit les hommes qui parlent, les hommes qui dirigent.



Joseline Peyry


Nous parlons du droit des minorités – les femmes n'en sont pourtant pas une –, des populations les plus fragiles.
C'est le paroxysme du manque de droits de beaucoup de gens, ni migrants, ni handicapés, mais tellement précarisés.
La loi – sauf rare  illumination, comme l'abolition de la peine de mort – est l'émanation de  la pensée  dominante.
C'est la loi du plus fort !




Jacques Dubois

Bonne nouvelle : c’est une femme qui vient d’être élue présidente de la ligue professionnelle de football.



Yves Graal

Aborde l’impact des inégalités sur la santé, sur la mortalité infantile et sur la criminalité.

La santé est plus en difficulté en raison de la montée des inégalités que par la baisse du PIB.



Anne-Marie Legoubé

Au comité des usagers de l’hôpital, un seul homme est membre au bureau.



Annie Oblin

L’imposition de la parité est nécessaire, mais cela ne suffit pas.

En 1936, il n’était pas prévu de donner le droit de vote aux femmes.

En 1945, certains pensaient qu’elles allaient voter à droite…

Pour que les femmes puissent se porter candidates femmes, il leur faudrait du temps (travail morcelé, travail domestique non partagé…).

Pour les salaires, quoi de plus dévalorisant que d’être payé moins pour un même travail.

Il est urgent de faire appliquer la loi, même dans le public.

Les femmes sont particulièrement pénalisées au moment de la retraite : avec des salaires plus bas, des carrières plus courtes, leur retraite est forcément moins élevée que celle des hommes.

Beaucoup de femmes seules vivent sous le seuil de pauvreté.

Un observatoire des violences faites aux femmes a été mis en place en Seine-Saint-Denis… Et dans la Manche ?



Chantal Tambour

90 % des crimes relèvent de la violence conjugale.

Il manque de places pour l’accueil de femmes victimes de violences.

Pour déposer plainte dans un commissariat, il faut des preuves, agir dans un délai de 72 heures, et après, on rentre à la maison où on retrouve l’agresseur.



Yann Alary

On peut décréter, légiférer, il faut une évolution des mentalités.



Mitidja (artiste)

Elle vit seule avec ses deux enfants, perçoit le RSA, et a connu la violence d’un homme.

Les femmes sont fortes, pourtant, quelle image de la pauvreté cela renvoie-t-il ?

Quand une femme a confiance en elle, il est difficile pour un homme d’accepter, parfois on subit des violences.

72 heures pour réagir, c’est court, il lui a fallu une semaine pour s’y résoudre ; sa mère était une femme battue, elle a été une enfant battue.

Quand on rencontre des difficultés, on a peur des services sociaux. La seule façon d’avancer, c’est de réussir à en parler.

Pour une femme, être artiste, c’est difficile. Il faut faire chauffer la marmite, accepter un travail précaire pour survivre.

Et puis, l’échec scolaire : quand on est enfant d’origine maghrébine, on est considéré comme arabe, alors qu’elle ne connaît rien à la culture musulmane, elle est née en France. Elle s’est retrouvée dans des classes où personne ne parlait français.



Chantal Tambour

Être femme et handicapée, c’est subir une double peine.



Thierry Fagart

Dans les commissariats, on n’est pas forcément intéressé pour respecter la loi, notamment en matière de viol et de violence conjugale.

Il reste beaucoup de travail pour changer les mentalités





Pistes d’action économique



Intervenants : Élisabeth Brault, maire de Saint-Senier-de-Beuvron ; Pierre Hédouin, ancien marin-pêcheur, membre de l’APPG ; Laurent Brégeon, directeur du pôle espoir et du centre d’entraînement de haut niveau voile habitable des Côtes d’Armor ; Ludovic Lecrosnier, producteur de lait bio et de cidre, membre de la Confédération paysanne.

Animateur : Jean-Paul Rousselot.



Sans être une conclusion de la journée, ce quatrième débat montre à quel point des solutions sont envisageables pour redynamiser notre région. De l’agriculture biologique ou raisonnée, en passant par la promotion de la pêche et du cabotage, sans oublier les débouchés que sont le sport ou le tourisme populaire, la transformation des produits locaux, les idées ne manquent pas. Il faut sortir de la spirale centralisatrice et des dogmes de la rentabilité immédiate (pour qui?) et s’appuyer sur les savoir-faire et les opportunités locales en respectant les populations. Que Bayer ou Monsanto amplifient leurs profits n’apporte rien aux habitants du Sud-Manche, mais la multiplication des initiatives locales, véritable gisement d’emplois, permettrait de redynamiser la région en développant commerces, activités de proximité et services publics.



Élisabeth Brault

Être maire, femme dans une commune rurale, ce n’est pas toujours facile.

Dans sa commune, il y avait une maison de retraite religieuse qui devait fermer ; elle a pu être reprise dans un cadre associatif.

En 2004-2005, elle a failli fermer pour cause de normes ; il a fallu se prendre en charge pour que les résidents de la commune ne partent pas ailleurs malgré des volontés politiques.

Cela a aboutit à la création d’une maison neuve pour 33 résidents au départ, 50 prévus.

La gestion administrative se fait aussi avec des fonds publics.

Avec la volonté de ne pas augmenter les subventions, même si c’est difficile de s’y tenir quand on ne veut pas augmenter les tarifs, qui sont fixés par l’État.

C’est important pour un village de 350 habitants.

Il y a des inquiétudes liées aux différentes réformes territoriales, qui créent des problèmes, comme la communauté d’agglomération qui comprend 140 communes.

Cette maison de retraite a une grande importance économique locale avec ses 30 salariés.



Ludovic Lecrosnier

L’argent commande la situation du foncier, et a provoqué la concentration du lait dans les exploitations et dans les régions.

La production s’effectue de manière de plus en plus intensive, avec une dépendance accrue aux protéines (importées du Brésil, avec comme conséquence la déforestation). Ce schéma est un échec, car l’industrialisation de l’agriculture ne produit que 25 % de la nourriture mondiale.

Les normes sanitaires sont bien compliquées, alors que l’agriculture est peu responsable des maladies occasionnées.

L’industrie s’adapte, et les paysans derrière aussi.

On ne peut pas dire : « Demain, on change le système », ce serait comme dire : « Demain, on ferme la grande distribution. »

Bien sûr, il faut produire plus local, plus propre, mais il faudra aller chercher des marchés plus loin, sauf à bénéficier de systèmes comme les AMAP, qui sont une solution.

Les marchés ne sont pas adaptés aux consommateurs, il faut trouver de nouveaux modes de distribution, recréer des solidarités.

Les citoyens et les municipalités ont un rôle à jouer sur le foncier.

On peut disparaître demain sous le coup d’une nouvelle réglementation (une machine obligatoire et chère, par exemple).

Les abattoirs de proximité permettent de privilégier les circuits courts.

La Confédération paysanne a une marge d’action faible, car ce qu’elle défend, c’est le partage, et c’est compliqué pour les paysans. Difficile de convaincre des gens qui travaillent 72 ou 80 heures par semaine, avec des taux d’endettement énorme.

Une exploitation représentant trop d’investissement par rapport à sa rentabilité, notre projet, ce sont les exploitations agricoles transmissibles.

Il faudrait que chaque pays puisse avoir son indépendance alimentaire. Tout le monde constate l’échec du système actuel, mais difficile d’avancer.

Le passage en bio est plus facile aujourd’hui, la consommation augmentant plus vite que la production.

Il y a des aides à la conversion, mais peu de soutien après.

Le paysan a sa part de responsabilité, mais il est pris dans un système et ce n’est pas lui qui fait la loi.



Pierre Hédouin

Le port de Granville constitue l’un des principaux éléments de l’économie de Granville Terre & Mer. C’est une plate-forme logistique multimodale de première importance qui traite par an environ 15 millions d’euros de produits de la pêche et 100 000 passagers embarqués ou débarqués.
Quand au port de commerce (cabotage), il génère 1 emploi équivalent temps-plein pour 1 000 tonnes importées ou exportées.
Or voilà que la municipalité veut mettre en place un plan local d’urbanisme (PLU) qui demande au port  de « s’adapter à ce PLU » et non l’inverse !
C’est purement et simplement prendre les choses à l’envers ! 



Laurent Brégeon

Trois quarts des Français déclarent avoir une pratique sportive, qui a bien évolué, avec des pratiques hybrides : longe-côte, paddle, surf...

Les entreprises s’implantent dans des lieux où les gens peuvent pratiquer leurs loisirs ; le cheval dans le Sud-Manche, par exemple.

L’organisation de ce marché pourrait passer par un plan de développement de chacun des sports, avec quatre axes : santé, performance, social, économique.

Il s’agit de construire un projet avec les dirigeants, et d’en suivre l’évolution, en surmontant la difficulté de l’évaluation et de la remise en question.

On peut penser au sport d’entreprise (salles de sport privées…). En Bretagne, 710 prestataires sur 630 sites, 1 714 offres différentes pour un million de clients, 144 millions d’euros de chiffre d’affaires, équivalent de 2000 temps pleins.

Pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas dans le Sud-Manche ? Peut-être parce que chacun travaille dans son coin.

Développer le sport et la partie économique qui va avec.



Discussion




Frédérique Sarazin

Il y a un groupe Facebook pour les pratiquants de planche à voile, kite, windsurf, paddle, de Carolles à Coutances. C’est dommage qu’il n’y ait pas un espace dédié à ces sports nautiques au CRNG. Un endroit où on puisse louer des paddles, des planches, etc.. Le club de kayak a un espace là-bas, mais il n’est pas possible de louer des paddles facilement car les horaires et lieux de location sont compliqués et pas disponibles aux touristes. Il faudrait une action des collectivités pour populariser l’activité, faciliter la pratique de ces sports pour les touristes.



Laurent Brégeon

On peut prévoir des structures (piscine, école de voile), mais pour quel emploi ? Et pour combien de temps ? Quelle localisation ?



Arlette

Elle rappelle quelques marchés de producteurs bio ou locaux à Granville et alentours : au cours Jonville le mardi soir ; à la ferme du Bois Landelle ; le jeudi matin à Carolles.



Lolita Chartrain

Dans le Mortainais, la Poste s’est associée à Carrefour pour la distribution alimentaire, sauf le frais.

Beaucoup d’efforts sont faits par tout le monde, mais c’est parfois plus simple d’aller au supermarché



Louis Tanguy

Comment un agriculteur qui fait du lait conventionnel décide d’arrêter pour se mettre au bœuf ?

Pourtant, c’est peut-être une hérésie de se lancer sur un marché qui va se déréguler.



Ludovic Lecrosnier

Tout est à inventer pour la distribution. On n’a pas encore réussi à modéliser des schémas efficaces.

On est asservi à l’industrie, mais il faut trouver un modèle viable pour le paysan.

Viande bovine, on le dénonce. Souvent, les agriculteurs se tournent vers la culture et font l’appoint en bovins.

Les circuits courts permettent aux consommateurs des prix moins élevés.



Anne-Marie Legoubé

Il nous manque des ateliers de transformation des produits agricoles et de la mer.



Pierre Hédouin

On avait ici une économie coloniale. Granville est le cinquième port en tonnage pour la pêche, mais il n’y a qu’une seule entreprise de transformation.

Il n’y a pas de politique définie en ce domaine.

Carentan en a cinq, car la municipalité a une politique.

Le terminal frigorifique était prévu pour le cabotage, mais il a été construit l’année même de la cessation des activités européennes, il travaille maintenant avec les activités de la mer.



Robert Brégeon

Il évoque la fonction sociale du sport, et comment le sport peut apprendre aux jeunes les règles de vie en société.

Le sport peut-être vu comme un ascenseur social.



Laurent Brégeon

Le foot est un bon ascenseur social.



Émilie Guillard

Dans le Mortainais, un espace numérique se met en place ; il y a un éco-parc.

Malgré le Sénat, des volontés politiques existent pour développer les liens entre agriculture et circuits courts.

Relocalisons, volontairement, l’approvisionnement collectif, dans l’éducation, l’emploi.



Ludovic Lecrosnier

Pour la restauration collective, il est difficile de répondre durablement à une centrale de cuisine.

Pour les circuits courts, il faut mettre en place des structures.

Aux abattoirs de Saint-Hilaire-du-Harcouët, la moitié de l’activité se fait pour des circuits courts.

Mais la profession est frileuse pour s’investir dans la transformation.



Gérard Lecann

Les abattoirs de Sainte-Cécile, à côté de Villedieu, ont été en difficulté. Mais c’est parce qu’ils avaient perdu des marchés en Russie ! Que défend-on là ?

Pareil pour la laiterie qui fabrique le camembert Président : il aimerait bien être solidaire, mais il n’achète pas du camembert Président !



Yannick Grivaux

Et l’aérodrome ?



Thomas Collardeau

Il faudrait redemander la présence d’une douane.



Frédérique Sarazin

Les coopératives sont une mise en commun, mais elles ont un peu échappé aux agriculteurs.

Dans les cantines scolaires, la difficulté est également liée à l’absence de zones et de personnels dédiés à l’épluchage des légumes… Pourquoi ne pas créer une éplucherie ?



Robert Brégeon

Plusieurs entreprises qui marchent bien dans le Sud-Manche, comme Acome (Association coopérative d’ouvriers en matériel électrique).



Jean-Paul Rousselot

Petit bémol sur la notion de coopérative dont certaines se comportent comme des entreprises, y compris Acome.








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